LA REALITE VIRTUELLE AU COEUR DE NOS FORMATIONSRéalité virtuelle au service de la formation pour la filière alimentaire

C’est en 2019 que la démarche d’imaginer des modules de formation en Réalité Virtuelle a été lancée par l’IFRIA, d’abord sous l’impulsion d’un appel d’offres de l’OCAPIAT (OPCA de la filière alimentaire) puis avec l’opportunité de mobiliser Le Fonds Régional pour l’Innovation dans la Formation (FRIF) du Conseil Régional de Nouvelle Aquitaine.

Dès le départ, l’IFRIA, associe à sa réflexion les partenaires industriels  (les sociétés : Fromarsac, les Grands Chais de France, Boncolac et Planète végétale). Le futur outil devait être suffisamment transversal pour convenir à ces différentes entreprises.

Sujet choisi : La maintenance de premier niveau dans une unité de production : les fondamentaux que chaque conducteur de machine doit maîtriser.

Le module virtuel a alors une triple vocation :

  1. La découverte des métiers et de l’environnement industriel,
  2. La formation des apprentis,
  3. L’évaluation.

« L’idée de l’outil c’est qu’il puisse, demain, servir dans le cadre de la formation initiale par la voie de l’apprentissage, ainsi que pour les demandeurs d’emploi dans la filière vins et spiritueux. On peut envisager demain, que l’évaluation d’une compétence CQP  (régleurs sur ligne d’embouteillage par exemple), se fasse par ce biais. »*

Elaboration du cahier des charges

Le travail a débuté par l’élaboration du cahier des charges. Il a fallu faire la part entre ce qui est souhaité et ce qui est faisable, sélectionner les gestes intéressants à mettre en place sur le plan pédagogique, sachant que dans certains cas, le présentiel reste incontournable. Les entreprises partenaires ont aidé à repérer les compétences et habiletés nécessaires. Le choix a finalement porté sur une chaîne de production réelle, un type de machine adapté à l’apprentissage de principes de maintenance applicables ensuite sur d’autres équipements.

 

Les deux cabinets spécialisés chargés de la virtualisation ont ainsi pu travailler sur un modèle réel, de manière à ce que les futurs utilisateurs aient l’impression d’entrer dans une véritable salle de production et trouvent rapidement leurs repères pour interagir avec la machine. En parallèle de la modélisation, il a fallu également mettre en place les actions pédagogiques, les gestes qui permettront d’évaluer les compétences et les savoirs de la personne sur la conduite et la maintenance.

« La plupart de nos formations se font avec les outils des entreprises. Nos propres formateurs interviennent sur les actions de formation continue, de montée en compétences, parfois en complément sur une formation. La réalité virtuelle est un principe qui nous convient bien pour mettre les stagiaires en situation professionnelle . » *

Modélisation d'une vraie ligne

« Nous sommes partis sur la base d’une vraie machine à Bag-in-Box (conditionnement et emballage), en l’occurrence dans l’environnement des vins et des spiritueux. L’intérêt de la réalité virtuelle, est de pouvoir faire des choses que l’on ne ferait pas avec une vraie machine. On peut entrer dedans, voir des parties inaccessibles, ou faire des erreurs qui n’auront pas d’impact sur le matériel. La réalité virtuelle c’est le droit à l’erreur. » *

« On le conçoit comme un outil complémentaire à la formation en présentiel. En aucun cas on ne fera des journées entières en réalité virtuelle car cela demande beaucoup de concentration. » *  Le module a une durée d’environ trente minutes, et s’inscrira dans le cadre d’un cours sur la maintenance. C’est une modalité pédagogique différente et complémentaire à la disposition du formateur. Un seul opérateur agit dans l’espace virtuel, les autres personnes peuvent visualiser ses actions. L’animateur peut donc s’en servir pour l’ensemble d’un groupe.

Le temps de l'appropriation

« Les formateurs ont eux aussi été associés à la définition du cahier des charges. Dans la phase de livraison du module, il faudra qu’ils se l’approprient et l’envisagent comme une modalité pédagogique supplémentaire. Demain ils seront animateurs, c’est un outil qui changera forcément un peu leurs pratiques. Mais l’objectif reste le même. »

Les modules ont été livrés en avril 2021 et utilisés pour la première fois par un formateur pour un module de découverte de la maintenance de 1ère niveau pour l’entreprise Fromarsac.

L’objectif est d’intégrer dans nos formations en apprentissage , mais aussi sur des actions de découverte de la filière  alimentaire  à l’occasion de manifestations grand public.

 

Nous envisageons d’autres projets  à moyen terme pour élargir notre « catalogue » de modules de formation en réalité virtuelle.

 

* Vincent CHEREL Directeur IFRIA Nouvelle Aquitaine